413- Guerre : faut-il la préparer ou la refuser ?

La guerre est une calamité que décident les dirigeants, et qui se fait au détriment des peuples. Non à la guerre, non aux industries de guerre, non à l'argent pour la guerre !

         Le président Macron l'a annoncé : il faut préparer la guerre. Et derrière lui, presque tous les journalistes, les politiciens, les militaires, les économistes, tout le monde des dirigeants répète qu'il n'y a pas le choix, il y a le feu, il faut faire vite.

         Nous ne sommes pas, nous, simple population, des grands stratèges. Mais on a une tête et on connaît un peu la vie, surtout la nôtre. Vous imaginez, une seconde, la France pleine de Russes ? Dans Paris, à Marseille, dans les banlieues ? Vous les imaginez faisant tranquillement ce qu'ils veulent, en parlant russe ? Vous croyez que nous allons leur obéir, dans les usines, dans les marchés ? 

         Bien sûr qu'il y aurait des réactions énormes ! Les ouvriers seraient nombreux à ne pas baisser la tête dans les usines, à saboter la production, ou à faire grève. Les cheminots de la SNCF l'avaient fait, contre l'occupation de la France par l'Allemagne, en 1942, et 100 000 mineurs du Nord-Pas-de-Calais, aussi, en 1941. Même s'il y avait des gens pour collaborer avec les occupants, la résistance de trop de monde ferait qu'aucun Russe ne se sentirait tranquille.

         En 1870, c'est une armée allemande (les Prussiens) qui a affronté et battu l'armée française. Cette armée est arrivée devant Paris, à la fin 1870, avec jusqu'à 400 000 hommes. Mais ils n'ont pas osé entrer dans Paris, où une partie de la population avait pris des armes. Paris a été complètement encerclé pendant 6 mois. Mais la hargne à défendre la ville, des travailleurs, de la population, les a bloqués. Paris n'a pas eu besoin de faire la guerre contre eux pour se faire respecter.

          Vraiment, on ne voit pas aujourd'hui, ou même demain, une armée russe venir. Pour quoi faire ? Et même si une armée faisait l'immense connerie de venir occuper la France, quelle serait la meilleure manière de réagir ? Envoyer des bombardiers français taper sur la population de ce pays ? Ce serait le meilleur moyen de faire de cette population un ennemi féroce contre la nôtre.     Il vaudrait bien mieux, au contraire, chercher à gagner à nous cette population qu'on envoie au casse-pipe. Et d'abord en évitant de chercher à massacrer un peuple qui n'a, au départ, pas de raison de nous en vouloir.

         On peut même espérer gagner à nous cette population. Les moyens existent de nos jours, pour lui parler, dire qu'on veut la paix, qu'on veut éviter le massacre. On peut gagner son respect. On peut espérer gagner une par-tie de la population qu'on nous dit ennemie. Car aucun peuple n'aime la guerre. Ce sont chaque fois les dirigeants qui la provoquent. Et ce sont les peuples qui la payent cher.

         Cela s'est déjà produit. Pendant la Première Guerre mondiale, de mai à juin 1917, de nombreux soldats, des bataillons entiers ont refusé de tirer, de continuer la boucherie dirigée par les généraux. En 1916, 20 000 soldats russes ont refusé de continuer la guerre contre l'Allemagne ; ils ont été suivis par des Français. Et la même chose du côté allemand, et avec des Anglais. Pendant des mois, certains désertent, d'autres fraternisent. Tout cela va finir par obliger les commandements à arrêter cette guerre. Mais il y aura eu plus de 18 millions de morts et 21 millions de corps abîmés, sur le sol européen.

         La guerre est une calamité que décident les dirigeants, et qui se fait au détriment des peuples. Non à la guerre, non aux industries de guerre, non à l'argent pour la guerre !

 

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