… Les immigrés sont mal vus par la population. Les politiciens l’ont vu et l’ont compris. Eux, ils cherchent à se faire élire, avec les voix de la population. Pendant que leurs copains patrons, ou parfois eux-mêmes, font venir des immigrés pour les embaucher, ils promettent de lutter contre l’immigration. En clair, ceux qui nous dirigent font venir des immigrés pour en tirer plus de profits, et prennent en même temps des mesures contre eux, pour se faire élire et ré élire…
C’est quelque chose qui doit dater de notre passé animal, il y a des centaines de milliers d’années. Dès qu’on rencontre un être vivant différent de nous, et qu’on ne connait pas, la première réaction, c’est la peur. Cette peur, elle a dû sauver assez de nos ancêtres humains pour que nous existions toujours aujourd’hui. Ce qui reste de cette peur, c’est ce qui nous fait voir un immigré avec méfiance ; c’est la première réaction : sa langue, sa musique, les odeurs de sa cuisine, nous sont étranges. Et notre cerveau peut nous les faire sentir comme sales, répugnantes même.
Pendant des milliers d’années, chaque peuple sur Terre, s’est ainsi considéré comme le seul peuple vraiment humain, le seul civilisé. Et il voyait les voisins, les autres, comme des barbares, ou comme des arriérés. Puis, l’on est arrivé il y a un siècle ou deux au système actuel, le capitalisme. Les propriétaires d’usines ont eu besoin de beaucoup d’ouvriers ; ils ont été chercher des immigrés. Le métro de Paris, dans les années 1900, a été creusé par des Italiens, des Polonais, des Africains.
Pour les patrons, les immigrés sont une super affaire : ils ne connaissent pas leurs droits, on peut donc les exploiter, et ils rapportent plus encore que l’ouvrier du pays. Pour l’ouvrier du pays, cet étranger est un concurrent : non seulement il prend un emploi, mais il tire les salaires vers le bas.
Les immigrés sont mal vus par la population. Les politiciens l’ont vu et l’ont compris. Eux, ils cherchent à se faire élire, avec les voix de la population. Pendant que leurs copains patrons, ou parfois eux-mêmes, font venir des immigrés pour les embaucher, ils promettent de lutter contre l’immigration. En clair, ceux qui nous dirigent font venir des immigrés pour en tirer plus de profits, et prennent en même temps des mesures contre eux, pour se faire élire et ré élire.
Quand l’économie ne va pas trop mal, comme dans les années 1950 à 1970, et que la population s’en sort à peu près, il n’y a pas trop de casse. Mais de nos jours, le capitalisme a de gros problèmes. Sur toute la planète, c’est la crise. Les capitalistes trouvent qu’ils ne tirent plus assez de profit dans les industries. Et ils préfèrent mettre leurs richesses dans des placements financiers, dans la spéculation, les grands jeux d’argent. Ils freinent sur les salaires. Les Etats, qui sont à leur service, ferment le robinet des services publics (écoles, hôpitaux, transports…) pour pouvoir offrir des subventions aux patrons.
Du côté des politiciens, dans la concurrence pour se faire élire, c’est à celui qui propose de taper le plus fort sur les immigrés. A force d’entendre ces discours pendant des années, des dizaines d’années, certains ont peut-être fini par croire secrètement qu’en expulsant le voisin immigré, ils auraient un plus beau logement, une meilleure allocation, une situation plus belle. Bêtise, évidemment !
En tout cas, pendant que des immigrés meurent par milliers dans les mers, des champions anti-immigrés sont finalement arrivés au pouvoir : un Modi en Inde (pays le plus peuplé du monde), un Trump aux Etats-Unis (pays le plus puissant du monde), une Méloni en Italie, un Orban en Hongrie, etc. Tous contre les immigrés, tous contre les étrangers.
Est-ce que cela a changé quelque chose pour la population ? Rien du tout ! Les capitalistes ont plus que jamais besoin d’immigrés, pour pressurer les salaires, pour garder des conditions de travail terribles, et qu’elles ne leur coûtent pas. La natalité qui diminue, cela les inquiète aussi : si on est moins nombreux à travailler, ils devront monter les salaires.
La population indienne, la population américaine, ou italienne, vivent-elles mieux ? Certainement pas. Des minorités sont attaquées : les musulmans en Inde, les Roms en Hongrie. Au nom de la fierté nationale ! Les droits des femmes aussi sont visés.
Et pendant ce temps, les classes riches sont de plus en plus riches. Elles continuent de récupérer l’essentiel des richesses créées par le travail. Le nombre de milliardaires augmente.
C’est à eux qu’il aurait fallu s’en prendre. Mais au lieu de cela, au lieu d’apprendre à nous unir, à devenir une force efficace contre eux, on aura perdu un temps fou à s’en prendre aux immigrés, qui ne sont responsables de rien.
Le danger avec la question des immigrés, c’est qu’elle est utilisée par les salopards qui nous dirigent, ou par ceux qui veulent nous diriger pour, finalement, protéger les vrais responsables des grandes inégalités : le monde des capitalistes, qui tiennent les ficelles au bout desquelles nous nous trouvons, nous, employés, ouvriers, et immigrés.