... Trop d'impôts ! C'est ce que dit la population depuis toujours. Mais depuis un moment, c'est aussi chez les riches et leurs représentants qu'on demande une baisse de l'impôt. Nos intérêts seraient-ils les mêmes, pour nous qui travaillons dur, et pour ceux qui en profitent ?...
Trop d'impôts ! C'est ce que dit la population depuis toujours. Mais depuis un moment, c'est aussi chez les riches et leurs représentants qu'on demande une baisse de l'impôt. Nos intérêts seraient-ils les mêmes, pour nous qui travaillons dur, et pour ceux qui en profitent ?
Nous, quand nous pensons à l'impôt, c'est le train de vie de tout l'appareil de l'État que l'on voit. Comme ces 500 000 euros qu'a reçus la femme de l'ancien Premier ministre Fillon, pour l'aider à faire ses paperasses. Et c'est vrai que sur les 560 milliards d'impôts récoltés en France, il y en a beaucoup de très discutables.
Il y a déjà 85 milliards pour faire vivre les préfectures, les ambassades, les conseils régionaux, les mairies et le système lui-même des impôts. Il y a ensuite 78 milliards pour l'armée, la police et la justice ; une police qui a crevé les yeux ou fracturé le visage de dizaines de personnes, et une justice qui a mis en prison 400 Gilets jaunes. Il y a encore 70 milliards d'affaires d'aides plus ou moins déguisées aux patrons. Et encore 44 milliards de charges de la dette : des intérêts qui sont payés aux banques, alors que l'État les avait sauvées dans la crise de 2008.
Elles sont là les vraies charges qui nous pèsent sur le dos : 277 milliards, la moitié du total. Qu'on diminue l'impôt pour diminuer sur ces dépenses, qui ne sont utiles qu'au maintien de leur ordre et de leur système, oui.
Mais les bourgeois qui nous dirigent sont malins. Ils mettent dans le même sac des impôts des services dont nous avons besoin : l'éducation (150 milliards), les transports et les infrastructures (90 milliards), la culture (30 milliards).
Leurs politiciens, pour se faire élire, ne peuvent pas compter que sur les classes riches, peu nombreuses. Alors, pour obtenir des voix dans la population, ils répètent ce qu'ils nous ont entendu dire : il y a trop d'impôt. Mais une fois au pouvoir, c'est sur ce dont nous avons besoin qu'ils économisent. Il n'est qu'à voir l'état des services publics dans les petites villes et les villages.
Ils peuvent faire pire en baissant les impôts. Et ils l'ont fait dans les années 1980. Reagan aux États-Unis, et Thatcher en Angleterre, ont baissé les impôts, surtout ceux des riches d'ailleurs. Ils ont alors dit que l'État n'avait plus les moyens de garder toutes les écoles, tous les transports, etc. Les écoles, les transports fermés ont été remplacés par ces capitalistes, qui n'ont eu qu'à utiliser l'argent des impôts qu'ils ne payaient plus. Et ces riches ont rendu l'école très chère, éliminant les classes populaires des études, par exemple.
Tous les pays ont plus ou moins copié cette manière de baisser les impôts. Ils ont ainsi endetté l'État auprès des banques ou des capitalistes. Endetté auprès des banques et des riches, l'État ne peut que leur obéir encore plus, et il leur apporte un argent régulier, les intérêts de la dette.
On le voit, nous sommes coincés. Si ceux qui nous gouvernent augmentent les impôts, c'est notre maigre salaire qui est amputé. S'ils baissent les impôts, c'est l'occasion pour eux d'enrichir les classes déjà riches, d'économiser sur les services publics, d'en offrir une partie au privé. Nous sommes coincés, parce que c'est la classe des riches qui a construit ce système, son système, et ses impôts avec.
Une société juste, vraiment socialiste, contrôlée par la base de la population, n'aurait pas besoin d'impôt. La population réellement au pouvoir commencerait par faire de grosses économies sur les milliards qui font fonctionner l'énorme bureaucratie de l'État, sur les milliards qui servent à le protéger, sur la vie de luxe des dirigeants. On déciderait comment partager la richesse produite, avec la parole de tous, et pas celle des experts qui sont là pour reproduire le vieux système. On pourrait rendre gratuits ce qui est essentiel pour vivre : le logement, les transports, la nourriture de base. Et on répartirait ensuite le restant des richesses.