… Comment se fait-il que le pays le plus riche du monde, celui qui a les armées les plus puissantes, et qui produit les technologies les plus avancées, comment se fait-il donc, que ce pays fasse élire président quelqu'un qui insulte les femmes, qui dit que les pays africains sont des "trous à rats", et qui a expulsé des milliers d'immigrés en les séparant de leurs enfants, en 2017 ?...
Comment se fait-il que le pays le plus riche du monde, celui qui a les armées les plus puissantes, et qui produit les technologies les plus avancées, comment se fait-il donc, que ce pays fasse élire président quelqu'un qui insulte les femmes, qui dit que les pays africains sont des "trous à rats", et qui a expulsé des milliers d'immigrés en les séparant de leurs enfants, en 2017 ?
Les Noirs représentent 13% de la population. Malgré l'abolition de l'esclavage, puis des lois de ségrégation raciale (séparation des races), aujourd'hui encore, un ménage noir est, en moyenne, onze fois moins riche qu'un ménage blanc. Les Noirs savent bien que Trump est raciste. Ils ont toujours largement voté Démocrate. Mais les démocrates qui étaient au pouvoir avec Biden, ne leur ont rien apporté. Alors, un Noir sur huit a voté Trump.
Les Latinos, qui viennent des Amériques du Centre et du Sud, sont maintenant 19% de la population. Dernière population arrivée, ils sont enfermés dans des emplois durs, peu qualifiés, précaires. Ils ont vu et entendu la violence et le mépris de Trump envers les immigrés. Mais à force de ne voir aucun espoir, un grand nombre croit en trouver un dans le fait de stopper l'immigration. Près de la moitié d'entre eux (45%) ont voté Trump.
Les femmes des milieux populaires ont bien compris que Trump les méprise, qu'il veut leur interdire l'avortement. Mais elles ont souffert de ne pas joindre les deux bouts, quand les prix, l'inflation, a flambé de 25% avec Biden. Trump, lui, au moment du covid, avait offert un chèque de 1200 euros à des dizaines de millions de familles, en 2020, quand il était déjà président. Alors, un grand nombre de femmes se sont bouché les oreilles, et se sont dit que s'il faut choisir, autant prendre celui avec qui on a peut-être une chance de boucler quelques fins de mois : 45% des femmes ont voté Trump.
Les ouvriers blancs : on nous les montre comme tous dévoués corps et âme à Trump. Les ouvriers blancs, les chômeurs, les pauvres blancs vivent mal, mais vivent surtout mal leur sort. La première raison, c'est la mondialisation, la délocalisation d'une bonne partie de l'industrie qui a envoyé les usines en Chine. Le monde ouvrier américain a vu sa place reculer brusquement, dans les années 1990 et 2000.
Ceux qui se sont retrouvés au chômage ont sombré, dans ce pays où le chômage ne paye qu'un cinquième du salaire, pendant 6 mois, sans RSA ensuite. Ceux qui ont un emploi vivent dans la peur de suivre ce sort.
Beaucoup, se retrouvant seuls, ont commencé à perdre leur estime de soi, se sont vus en échec, s'approchant des couches sociales plus basses, dans un pays où l'on crie haut et fort que tout le monde peut réussir. Alors qu'une ou deux générations plus tôt, les ouvriers avaient pu être fiers, de leur utilité, de leur travail. Beaucoup ont cherché à qui en vouloir. Les responsables étaient, sont encore, les gros capitalistes, évidemment. Mais les politiciens, démocrates ou républicains, ont tout fait pour mettre dans les têtes que les ennemis étaient... les immigrés, les latinos, les haïtiens... Il fallait un bouc émissaire, pour éviter des révoltes contre les vrais responsables.
Trump s'est présenté à l'élection présidentielle en 2016. Tout de suite vulgaire, provocateur, il a semblé à une partie des électeurs, nouveau, différent. Et Trump en a beaucoup rajouté pour sembler être contre tous ceux, républicains ou démocrates, qui dirigent le pays depuis des dizaines d'années. Une partie des ouvriers l'ont alors choisi, et il a été président une première fois, jusqu'en 2020. Il recommence avec les mêmes méthodes pour 2025.
Mais une grande partie de la population américaine ne croit plus, ni dans les démocrates, ni dans les républicains. Ce sont près de 100 millions de personnes qui ne votent plus du tout.
Et on les comprend. Car, derrière le président, c'est une énorme machine qui dirige le pays. Une machine qui a été construite pour permettre aux riches de s'enrichir toujours plus. Et c'est bien ce qui se passe. Cette machine, c'est le capitalisme et son Etat. Elle l'a aidé à faire sa fortune, et elle continue à le protéger, malgré les procès. Pour se faire élire, tous ressortent le vieux mythe, le rêve américain : "Tout le monde peut réussir". C'est une réalité pour une partie des Etats-Unis, mais en rejetant tous les autres.
Le pays le plus capitaliste du monde est, en même temps, le pays riche le plus inégal, le plus injuste, le plus dur envers ses populations. Derrière Trump ou Biden, c'est le capitalisme qui est un cauchemar !