378- Climat : l'art de nous présenter les choses

Les incendies de forêt impressionnants, les sécheresses menaçantes, les tempêtes dangereuses, tout semble nous dire que la terre se réchauffe, et que l’on court à la catastrophe. Il faut d’urgence arrêter d’envoyer en l’air du gaz CO2(dioxyde de carbone), celui qui est produit quand on brûle du bois, du charbon ou du pétrole. C’est en tout cas ce que nous disent les journalistes, et les scientifiques qu’ils ont choisi de nous faire entendre. Mais d’autres scientifiques disent qu’ils se posent des questions…

            Les incendies de forêt impressionnants, les sécheresses menaçantes, les tempêtes dangereuses, tout semble nous dire que la terre se réchauffe, et que l’on court à la catastrophe. Il faut d’urgence arrêter d’envoyer en l’air du gaz CO2(dioxyde de carbone), celui qui est produit quand on brûle du bois, du charbon ou du pétrole. C’est en tout cas ce que nous disent les journalistes, et les scientifiques qu’ils ont choisi de nous faire entendre. Mais d’autres scientifiques disent qu’ils se posent des questions.

            Pour commencer, ce que nous ressentons jour après jour, c’est la météo ; elle, change très vite. Le climat, c’est autre chose. Le climat, c’est la moyenne sur 20 ou 30 ans des températures, des pluies. Pour savoir si le climat change, il faut suivre ces chiffres sur des dizaines d’années. De gros incendies de forêt, des inondations, ou même une année plus chaude, cela ne veut pas dire que le climat change.

            Et cela n’est pas forcément dû à l’action humaine. Des évènements extrêmes de la météo, il y en avait autant, parfois même pires, avant les années 1900, quand les humains travaillaient surtout la terre, alors que cette activité n’influençait pas le climat. 

            Le climat n’a jamais arrêté de changer, que l’homme soit là ou pas : la chaleur envoyée par le soleil change ; l’inclinaison de la terre change sur des milliers d’années ; des courants marins transportent de la chaleur en mettant mille ans ou plus.

            Mais c’est vrai, depuis 1900 environ, s’ajoute aux changements naturels un changement dû à l’activité humaine. Oui, le CO2 joue un rôle de manteau dans l’atmosphère, et participe au réchauffement :  1,2 degré depuis un siècle. Il y a donc deux responsables au réchauffement actuel, la nature et l’activité humaine. Nous ne pouvons rien sur la nature. La vraie question est donc de comprendre quelle est la part due à l’activité humaine. Et ce n’est pas facile, car dans tout ce qui touche au climat, une petite modification peut entrainer un changement énorme.

            La chaleur apportée par le Soleil, c’est 120 fois plus que la chaleur qui vient de ce que font les humains sur terre. Un tout petit changement sur ce qui se passe dans le soleil va donc avoir plus d’effet que tout ce que nous pouvons faire sur terre.

            Une fois arrivée sur terre, un tiers de la chaleur qui nous vient du Soleil est renvoyée dans l’atmosphère, elle est renvoyée par les surfaces claires (nuages, neiges et glaces). Ces régions claires effa cent ainsi une partie du réchauffement. Là aussi, une toute petite augmentation de ces régions suffit à augmenter fortement le résultat : 1% de zones claires en plus, cela pourrait annuler même un réchauffement dû au doublement du CO2 actuel !

            On ne nous parle que du CO2, mais le gaz qui réchauffe le plus, c’est la vapeur d’eau ; elle vient de l’évaporation de l’eau sur terre, et finit par retomber en pluie ou en neige. Cette vapeur d’eau joue pour 90% dans le réchauffement, quand le CO2 c’est 7%.

            Enfin, il y a autre chose qui joue dans le sens d’un refroidissement : ce sont les fines particules que la nature (volcans, incendies de forêt) ou nos activités envoient en l’air : les aérosols. Les aérosols annulent la moitié du réchauffement dû aux humains. Les activités humaines ont donc des effets contradictoires

            On voit donc à quel point le climat est sensible, et que bien des choses entrent en ligne de compte. Pour prédire l’avenir, des chercheurs font des modèles avec des calculs d’ordinateurs ; mais les résultats se contredisent d’un chercheur à l’autre. Alors, pour l’instant, on règle la question… en calculant une moyenne de ces résultats tous différents !

            De toute façon, diminuer les émissions de CO2, comme l’ont décidé surtout les pays riches, cela ne jouera pas beaucoup sur le climat, car le CO2 déjà là est là pour longtemps ; il faut près d’un siècle pour que la moitié disparaisse. Remplacer les machines et les moteurs qui utilisent les produits du pétrole et du charbon, ce n’est pas tenable à l’échelle de la planète, pas avant longtemps. Au mieux, cela va créer une nouvelle inégalité : les pays riches modifiant leurs usines en gardant leur niveau de vie ; pas les autres.

            Que l’on sache prévoir le changement du climat ou pas, il se passera ce qui s’est toujours passé : les hommes vont s’adapter au fur et à mesure. Déjà, les décès dus aux phénomènes violents de la météo sont 80 fois moins nombreux qu’il y a un siècle. On sait mieux les prévoir, s’en protéger, soigner les gens. Non, la catastrophe qu’on nous annonce n’est pas du tout sûre. Mais les dirigeants du système capitaliste aiment bien jouer avec la peur, meilleur moyen, pensent-ils, pour nous faire accepter leurs choix.

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