334- Coronavirus : de la peur à la réflexion

... On nous a appris à tout attendre de ceux qui nous commandent, de l'État, de son administration, des autorités. Et voilà que l'État, son administration, sont obligés de reconnaître qu'ils sont débordés, qu'ils ne sont qu'un petit bout de la solution. Que nos gestes à nous vont compter plus que tout. Alors, que faire ?...

Le coronavirus, certains disent qu'ils s'en moquent, d'autres s'affolent, mais beaucoup sont inquiets, et tout le monde se sent désorienté. Car ce sont nos règles habituelles de vie commune qui sont remises en cause.

            Des bruits courent qu'il y aurait une cause cachée à ce virus ? Nos dirigeants ne trouvent-ils pas que nous sommes trop nombreux ? Si vraiment c'était le cas, ils seraient plutôt idiots de lâcher un virus qui leur fait courir le même danger qu'à tout le monde. Et dans notre vie habituelle, les riches nous ont habitués au contraire à se protéger bien mieux que la population. Le virus, lui, touche les ministres comme les ouvriers.

            Dans un premier temps, en France, en Europe, pas grand monde n'a pris cette affaire très au sérieux. La première raison, c'est que la population se méfie, depuis bien longtemps déjà, de tout ce qui peut venir des dirigeants politiques, et de leurs journalistes. Et quand il aurait fallu les croire, ça n'a pas été évident.

            C'est que ces journalistes, utilisent la peur, 365 jours par an, pour nous vendre leurs informations. Et les politiques utilisent aussi la peur pour se faire élire, en nous disant que ça ira mieux si on les élit. Difficile pour nous de repérer que cette fois, il y avait un nouveau danger.

            Mais ce n'est pas tout. On nous a appris à tout attendre de ceux qui nous commandent, de l'État, de son administration, des autorités. Et voilà que l'État, son administration, sont obligés de reconnaître qu'ils sont débordés, qu'ils ne sont qu'un petit bout de la solution. Que nos gestes à nous vont compter plus que tout.

            Alors, que faire ? Au travail, on nous a appris à être chacun à notre place, et en même temps dans une grande chaîne de travail. Et c'est ce qui fait qu'ensemble, nous produisons quelque chose d'utile. Mais le virus est un microbe spécial, il nous oblige à nous séparer les uns des autres.

            Notre corps est fait de milliards de cellules, de peau, de sang ou de poumon. Le coronavirus ne survit qu'en rentrant dans celles du poumon ; il s'y multiplie et fait éclater ses cellules. Il ne passe d'une personne à une autre que par les gouttelettes, presque invisibles, que nous éjectons en toussant, en éternuant. Sans précaution, on en a aussi sur nos mains.

            Trop près de quelqu'un, une bise, une poignée de mains, et on peut récupérer le virus d'une autre personne. Car, sans nous en rendre compte, nous portons très souvent notre main à notre visage. Et le virus entre dans notre corps par la bouche, le nez ou les yeux.

            Le piège, avec ce virus, c'est qu'on peut très bien l'avoir déjà, et croire qu'on ne l'a pas, parce qu'on va bien. C'est même le cas le plus souvent. On va bien, mais on peut le transmettre, et cela peut être très grave pour certaines personnes.
            Voilà pourquoi nous devons ne plus nous toucher, ne pas toucher ce qu'un autre a touché, et nous éloigner les uns des autres.

            Combien de temps cela peut-il durer ? L'étude d'autres épidémies nous dit que lorsque la moitié, en gros, de la population aura eu le virus, il ne rencontre plus suffisamment de gens, et l'épidémie diminue fortement et s'arrête. Car ceux qui l'ont attrapé sont immunisés : notre corps a fabriqué ce qu'il lui faut pour résister au virus. Non seulement, on est protégé, mais s'il circule autour de nous, on est une barrière, une protection pour les autres. C'est ce qui semble se passer en Chine, au bout d'environ 3 mois.

            La société actuelle nous apprend à considérer l'autre comme un adversaire, un concurrent, quelqu'un dont on peut se ficher. Mais l'humain, cet animal de taille moyenne, n'est ni très fort, ni bien armé naturellement : s'il a survécu depuis 3 millions d'années, c'est qu'au contraire, il a su vivre en société, être solidaire, faire une force de son groupe, et avant tout de sa conscience.

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